dimanche 13 mai 2007

CONSULTATION

La consultation homéopathique n'est pas chose aisée... Elle exige de la part du praticien une très grande attention aussi bien dans le discours du patient que dans ses gestes, son expression, son regard. Toujours à la recherche de ce "quelque chose" de particulier, de bizarre, d'inhabituel qui fait la caractéristique de la personne et qui n'appartient qu'à elle.
La vigilance doit être forte à défaut de passer à coté du symptôme marquant. Cela peut-être une façon de fermer les paupières en parlant, un geste automatique de la main, ou une petite phrase, un petit symptôme précis exprimé au mileiu d'une forêt d'informations...
Information est d'ailleurs un mot clé dans l'homéopathie moderne, car si le praticien se repose sur quelques informations bien précise que lui confie le patient, c'est également sous forme d'une "information" que le remède agit...
(oui, vous pouvez cliquer sur le site en lien avec "information" cela vous donnera quelques éléments en anglais sur les nouvelles théories)

Mais revenons d'abord à notre consultation...
En terme de temps, d'abord : Celle-ci n'atteint pas forcément des durées excessives, bien que certains homéopathes (même des excellents) peuvent garder les patients une à deux heures...
En une demi-heure on cerne déjà bien le problème... Mais bien sur si la personne fait un long trajet, elle aime rester un certain temps en face de son "sauveur"!
En terme de lieu ensuite : Bien que nous ne prenions ce mot non pas dans son interprétation spatiale mais plutôt comme métaphore d'une position de rencontre entre trois personnages.
L'homéopathe, le malade et la maladie... Un personnage, la maladie ? C'est bien pourtant cette dame mystérieuse entourée de son voile noir qui nous fait l'honneur de nous rencontrer...
Elle a même son langage : le symptôme, le signe, qui nécessite d'ailleurs un décodage des deux cotés : aussi bien du coté du praticien qui ne connaît que partiellement la langue de la maladie que du coté du malade qui s'aperçoit au fils des consulations qu'un "mystère" se dévoile sous ses yeux : son corps parle, sa maladie parle et tout cela a un sens !
Mais, hélas ! cette situation n'est pas toujours aussi idyllique et il arrive souvent, bien trop souvent, que le patient ne se rende pas compte que le symptôme est avant tout un langage, un "signifiant"...
Ce signifiant peut-on l'utiliser dans le sens lacanien ? ou même dans une configuration plus large, comme le font les ethnologues qui étudient les médecines traditionnelles, celles qui jouent sur cette influence qui guérit ?...
Je pense que oui mais ceci est affaire de spécialistes. Je reviendais sur ce point dans quelques temps, ici ou sur un autre blog...
Mais revenons à notre entretien...
Notre patient ne s'interesse pas forcement à ce que lui signifie son corps ou son âme souffrant... Au fond le médecin est là pour l'aider, lui prescrire un remède, lui débarasser de ce trouble génant voire fort préoccupant.
Et il a raison ! Laissons le remède agir, soyons hors de tout ce contexte "placebo" : "Oui ! si l'homéopathie marche, laissons-lui la chance de s'exprimer, laissons-lui la possibilité de montrer qu'elle n'est pas qu'une farce ! laissons notre auto-suggestion de côté et faisons un pied-de-nez à la médecine bien-pensante, à ces bons médicaments basés sur des fondements scientifiques (des vrais !)qui eux ont prouvé leur efficacité tout au long de ce formidable XXème siècle."